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hameçonnage phishing

Une pratique très populaire

L’hameçonnage, aussi appelé phishing est une pratique frauduleuse qui consiste à vous attirer grâce à un email ou un SMS, sur un site web piégé, prenant l’apparence d un site connu (Microsoft, Amazon, Google, etc) que vous utilisez souvent. Sous un ingénieux mais fallacieux prétexte, vous êtes invités à saisir vos identifiants qui sont alors récupérés par l’attaquant. Cette manière de procéder est une industrialisation des méthodes d’ingénierie sociale.

Cette pratique extrêmement courante est le vecteur de cyberattaque le plus répandu en 2021 (crédit IBM X-Force) :

Dans quel but ?

Le but premier est simple : 

  • l’infection : infecter un poste avec un cheval de troie ou un ransomware, en provoquant l’exécution d’un programme,
  • ou l’intrusion : récupérer les identifiants de la victime. Une fois récupérés, l’attaquant a plusieurs options. 

Souvent, l’action de phishing n’est pas le but final de l’attaque, il s’agit juste de la première étape d’un schéma plus complexe.

Elle sert donc d’étape d’amorçage.

Quelle exploitation est faite de ces données ?

Les identifiants usurpés peuvent être utilisés :

  • une monétisation immédiate : pour les pirates “ouvriers”, cela va grossir un lot d’identifiants, qu’ils vendront en lot sur le darknet. Une fois acheté, un autre pirate l’utilisera pour les exploitations décrites ci-dessous.
  • une exploitation directe : pour les pirates plus aguerris et plus patients, ces identifiants seront d’abord utilisés pour accéder au véritable service sous l’identité de la victime. Les données disponibles seront alors fouillées, dans l’espoir de trouver des documents sensibles pouvant être utilisés (espionnage industriel) ou revendus (autres identifiants, numéro de carte bancaire, pièces d’identités, …), ou monnayés à travers un chantage (photos compromettantes, scandale public).
  • une exploitation indirecte : dans un second temps, les identifiants seront testés sur d’autres services connus du grand public en espérant que l’utilisateur utilise le même mot de passe (ex. : Hotmail, Gmail, Yahoo, Facebook, Instagram, Twitter, LeBonCoin, Amazon, eBay…).

Quels sont les moyens nécessaires ?

L’attaquant prépare tout d’abord un site web piège aux couleurs d’un site connu (Amazon dans 20% des cas, ou d’autres sites inspirant confiance au grand public).

Il invente un prétexte (ingénierie sociale) et rédige le faux email ou sms à envoyer à la victime.

Dans le cadre d’une campagne de masse, il utilise un ordinateur compromis pour lancer sa campagne de spams à destination d’une liste d’adresses. Il peut aussi acheter ce service et la liste d’adresses qualifiées à un autre pirate sur le darknet.

Dans le cadre d’une attaque ciblée (spear ou whale phishing), il envoie le message uniquement à la victime, et éventuellement à quelques-uns de ses collègues les plus proches, afin de crédibiliser le prétexte trouvé (campagne de mise à jour des mots de passe, etc.).

Il attend ensuite sagement que le piège se referme. Cela peut prendre quelques heures à plusieurs jours.

Dans le cadre d’une attaque ciblée, un ou deux messages de relance seront envoyés afin de tenter l’utilisateur, comme lors d’une campagne classique de marketing automation.

Ce type d’attaque ne nécessite donc pas de moyens technologiques évolués, contrairement à l’exploitation de vulnérabilités. Il représente  un vecteur abordable financièrement, et avec un potentiel de gain intéressant.

Quelles cibles ?

Les cibles peuvent être larges, en profitant des outils de spams, un peu comme la pêche au chalut.
Les pirates lancent un filet géant et comptent sur la chance, et l’effet statistique. Une campagne de 200.000 emails (1h d’envoi), même un taux de 0,1% de succès offre 200 identifiants.

Les cibles peuvent être aussi très précises, dans le cadre d une attaque ciblée :

  • Cadre dirigeant (whale phishing), informaticien (spear phishing), utilisateur clé qui possède l’accès à de nombreuses informations de l entreprise.
  • Particulier fortuné ayant les moyens de payer une rançon élevée , ou désigné comme victime d’une attaque d image commandée au pirate
  • Ou un utilisateur précis dont les identifiants donnent l’accès à un système précis qui est ciblé (espionnage).

Comment se protéger ?

Le site Cybermalveillance.gouv.fr dispose d’une fiche complète sur le phishing, avec des mesures de protection, et la marche à suivre en cas de compromission.  

Petit rappel quand même des mesures essentielles : 

  • Disposer d’un antivirus à jour, qui inspecte les emails et les pièces jointes,
  • Ne jamais communiquer ses identifiants,
  • Ne jamais cliquer sur un lien dans un email,
  • Privilégier le copier/coller du lien dans le navigateur
  •  Vérifier le nom et la sécurité du site que l’on visite (petit cadenas dans la barre du navigateur),
  • En cas de doute, ne pas cliquer, et contacter l’organisme directement,
  • Utiliser des mots de passe différents et complexes pour chaque site web (un gestionnaire de mot de passe vous aidera dans cette tâche),
  • Activer l’authentification double facteur (2FA) si le site le propose. Ainsi même en cas de compromission de vos identifiants, l’accès à votre compte restera protégé.

Ce type d’attaque étant basé sur de l’ingénierie sociale, le meilleur rempart reste l’humain.
N’hésitez pas à sensibiliser et former vos utilisateurs régulièrement. 

Une bonne première initiative, à mener avec les RH peut être de leur faire suivre le MOOC SecNumAcademie , qui leur apportera les connaissances et réflexes de base en cybersécurité.